lundi 22 août 2011
Tunisie. Où est passé Rafik Belhaj Kacem?
sousse. Où est passé Rafik Belhaj Kacem?
Lundi, 22 Août 2011 07:35
Le tour de magie du gouvernement Caïd Essebsi, digne d’un David Copperfield: rendre invisible Rafik Belhaj Kacem en braquant les projecteurs sur Ali Sériati
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Si on veut assainir le ministère de l’Intérieur et par là même un bon nombre de problèmes que connaît la révolution, il faudrait juger une personne qui est la personne clef de tout cet imbroglio politique et qui détient toutes les informations concernant les martyrs et blessés de la révolution, c’est Rafik Belhaj Kacem. Et pour cause : c’est sous sa tutelle et sous ses ordres que le ministère de l’Intérieur a envoyé, dès le 17 décembre, ses troupes et divisions sécuritaires pour mater les émeutes à Sidi Bouzid, et ensuite aux autres régions de la Tunisie.
L’homme qui sait tout
L’ancien ministre de l’Intérieur connaît sans aucun doute les divisions qu’il a lui-même envoyées aux différentes régions du pays. Il peut désigner les divisions, sous-divisions et différentes équipes sécuritaires qu’il a lui-même placées et veillé à leur bon fonctionnement. Forcément, il a modulé, ajusté et rectifié leurs actions afin d’assurer leur efficacité et satisfaire in fine Ben Ali.
Les Martyrs de Kasserine.
Les rapports sécuritaires, actualisés jour pour jour, lui ont été transmis qui précisaient le nombre de victimes, les lieux, le temps et responsables hiérarchiques, qu’il transmettait à son tour à Ben Ali. Toutes les victimes tombées jusqu’au 13 Janvier étaient sous sa responsabilité directe, et bizarrement et comme par enchantement le premier responsable (Rafik Belhaj Kacem) est occulté, mis à l'écart de toute attention des Tunisiens : médias, réseaux sociaux et mêmes les débats politiques omettent de le citer. C’est du déni psychotique! On ne le voit pas : David Copperfield ne ferait pas mieux pour le dissimuler et pourtant il est là, devant nos yeux, une masse inouïe d’informations que personne n’essaye de prendre! Son jugement doit se faire et solennellement devant les caméras de télévision pour que le peuple sache la vérité.
Manifestation à la mémoire des martyrs.
La question est la suivante: pourquoi essaye-t-on de le reléguer au second plan? Réponse: si on commence à le juger, tout le ministère de l’Intérieur sera chambardé; ses responsables savent qui a tué et qui a réprimé, mais ils le cachent. Le gouvernement, comme s’il a conclu un accord avec le ministère de l’Intérieur pour relayer au second plan M. Belhaj Kacem, en occupant l’opinion publique par de faux problèmes et en provoquant des événements montés de toutes pièces et autres manigances et manipulations.
L’homme qui ne sait pas grand-chose
Le tandem met en avant un personnage qui, à mon humble avis, n’est pas le premier responsable des bévues des forces de la police; c’est Ali Seriati, l’ancien chef de la sécurité présidentielle, d’ailleurs et curieusement ne fait pas partie du ministère de l’Intérieur: il répond directement aux ordres de Ben Ali, la sécurité présidentielle est un appareil indépendant du ministère de l’intérieur! Ce ministère essaye de s’innocenter: une fois en mettant au devant de la scène un responsable qui appartient à un appareil totalement étranger à leur ministère et tantôt en disant c’est le ministère de Défense qui a tué les martyrs. Il faut ouvrir la boîte de Pandore et se dire qu’«il vaut mieux une fin dans la terreur, qu'une terreur sans fin».
* Psychologue.
Kapitalis :
L’ancien ministre de l’Intérieur, Rafik Belhaj Kacem, limogé le 12 janvier par l’ex-président Ben Ali, a été arrêté le 1er fevrier dans sa ferme située dans sa région natale de Béja (nord-ouest) où il était mis en résidence surveillée. Le 3 février, après un interrogatoire, un mandat de dépôt a émis à son encontre. Il est inculpé d’homicide volontaire pour avoir donné l’ordre – ou transmis celui de Ben Ali – de tirer sur les manifestations à Kasserine et Thala.
Dans une communication, fin mars, le ministère de la Justice affirme que le procureur de la république a commencé l’instruction de 26 affaires dans lesquelles sont impliqués l’ex-président Ben Ali, l’ancien ministre de l’Intérieur, Rafik Belhaj Kacem, et l’officier de police à la retraite Jalel Boudriga. Selon le porte-parole du ministère, ces affaires ont été remises au Tribunal militaire selon le principe de la spécialisation. Depuis, silence radio en ce qui concerne M. Belhaj Kacem!
La justice militaire serait bien inspirée d’expliquer où en est aujourd’hui l’instruction concernant les affaires où est impliqué l’ancien ministre de l’Intérieur.
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